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RESISTANCE EN FUMELOIS


SOMMAIRE

La résistance intérieure en France:
Aperçu sur l'organisation armée


Née du refus de la défaite et de l'occupation, galvanisée par l'appel du Général de Gaulle  la Résistance n'est au début que le fait de quelques individus qui se retrouvent par petits groupes et adhèrent en fonction de leurs affinités aux différents mouvements qui se constituent autour d'un projet commun. Leur action vise à s'opposer à la propagande du gouvernement de Vichy et à celle de l'occupant, le plus souvent au moyen de journaux clandestins, parfois par des "opérations militaires" exécutées par les groupes-francs, les groupes armés constitués au sein de ces mouvements.

Ainsi en zone Nord et Sud , plusieurs mouvements coexistent sans lien véritable entre eux.

Les mouvements de résistance en zone Sud et leurs branches armées

  • Les premiers mouvements ralliés au gaullisme et à l'Armée secrète

En zone sud, les mouvements Liberté et Mouvement de Libération nationale, devenus Combat fin 41, ainsi que Libération-Sud et Franc-Tireur sont regroupés au début de l'année 1942 par Jean Moulin qui crée par ailleurs l'Armée secrète unifiée (AS) en séparant les forces militaires des organisations politiques. Son commandement est confié au général Delestraint et la zone Sud est organisée en six régions.

Le Lot-et-Garonne appartient à la R4 dirigé par le Colonel RAVANEL dont le PC est à Toulouse. Le Colonel BECK y organise les premiers groupes AS. Ceux qui se réclament de Combat et Libération prennent le nom de Corps francs de la Libération (CFL).

Début 1943, les trois mouvements fusionnent pour donner naissance aux "Mouvements unis de Résistance", les MUR.

  • Le mouvement communiste, les Francs Tireurs et les Partisans français

Après l'appel du 10 juillet où Maurice Thorez et Jacques Duclos lancent leur appel à la résistance, trois organisations communistes mènent des actions de lutte armée : l'Organisation spéciale (OS), les Bataillons de Jeunesse et les groupes spéciaux de la Main d'Œuvre Immigrée (MOI).

En Lot-et-Garonne, un premier groupe OS se forme à Agen dès l'été 40 avec Marguerite et René FILHOL. Louis-Marcel GODEFROY (Colonel Rivière) est chargé de structurer les groupes OS. Cela se double de la formation de groupes d'entreprise comme celui de l'usine SMMP de Fumel crée par CABANNES.

Le 15 mai 1941, le Parti Communiste Français crée le Front National, représentation politique des groupes armés dont il assure notamment le soutien logistique. En avril 1942, le P.C.F. charge Charles TILLON d'unifier l'ensemble de l'organisation qui devient les FTPF, la direction militaire est confiée à Albert OUZOULIAS (colonel André).

En Lot-et-Garonne, les premiers groupes FTPF apparaissent en juillet-août 1942. André DELACOURTIE "Arthur" en est le 1er chef départemental. Il est assassiné le 9 octobre 1943 à Agen.

  • Le mouvement socialiste et les groupes VENY

Au printemps 1941, Gaston DEFERRE et Yves BOYER mettent en place le Comité d'Action Socialiste (CAS) de la zone Sud en s'appuyant sur les cadres du réseau de renseignement LUCAS devenu FROMENT de novembre 1941 à février 1943 puis BRUTUS. Les deux organisations se fondent et DEFERRE qui en prend la tête en décembre 1943 s'emploie à faire reconnaître son mouvement par le Général de GAULLE comme étant le 4ème grand mouvement de résistance de la zone Sud sous le nom de FRANCE AU COMBAT qui a sa direction politique, le CAS, son réseau de renseignement, BRUTUS et son réseau Action, les groupes VENY.

En 1942, le groupe Froment reçoit l'ordre de former les groupes d'action paramilitaires et en confie la charge au colonel VINCENT, alias. VENY. En novembre 1942, ces groupes existent dans 28 départements de la zone Sud. Le 7 décembre 1942, le comité de coordination présidé par Jean Moulin décide de les intégrer dans l'Armée Secrète en constitution dans la zone Sud. En mars 1943, l'AS est décapitée par les Allemands, VENY refuse l'intégration de ses groupes dans les C.F.L. puis accepte finalement fin juillet 1943 à la suite d'une entrevue avec RAVANEL.

Dans le Lot-et-Garonne, le réseau BRUTUS est mis en place en septembre 1940 et la plupart des futurs responsables de mouvements et de groupes de Résistants se sont rencontrés dans ce réseau dirigé par Gaston VEDEL. En décembre 1942, le mouvement France au Combat organise le département en secteurs confiés à des groupes armés destinés à constituer la future ossature des Corps Francs. Le Colonel Georges ARCHIDICE est nommé chef départemental. En 1943, ARCHIDICE se rapproche de VENY et place ses groupes sous son contrôle.

  • La résistance dans l'Armée : 1/ L'organisation de la Résistance dans l'Armée (ORA) et 2/ Le camouflage de matériel (CDM) (source : l'ORA par le Col de Dainville).

Après la convention d'armistice, des mesures conservatoires sont prises vis à vis de l'Armée et un maximum de matériels, armes et munitions est acheminé vers l'Afrique du Nord. Le général Weygand ministre de la Guerre oriente l'action clandestine dans deux grandes directions : le recensement des personnels et le camouflage des matériels en vue d'une mobilisation secrète.

1- L'État-major (3ème bureau) organise le recensement des personnels avec des délégués régionaux à la mobilisation dans chaque circonscription territoriale. Tel est le cas du capitaine Jean Pommiès. Le 2 septembre 1940, Pommiès est capitaine de la 5e Compagnie du 18e RI. à Pau.

Le 15 novembre 1940, le colonel d'Anselme lui confie la "Mobilisation Secrète" de l'armée dans les Landes, les Basses-Pyrénées, l'arrondissement de Mirande et les Hautes-Pyrénées et le 1er novembre 1942 il remplace le chef d'escadron Chanson comme officier de la "Mobilisation Secrète" de la 17e division militaire. Il devra quitter cette fonction avec la dissolution de l'armée d'armistice.

2- Le Général Colson invite les commandants des régions militaires à camoufler le matériel militaire, et dès le juillet 40 le Général Picquendard charge le Commandant Émile Mollard de créer un service clandestin, le CDM. Le CDM a sa hiérarchie clandestine comparable à celle des délégués à la mobilisation et chaque DM a son correspondant régional : le capitaine Rison à Toulouse.

Le 4 août 43, le Général Verneau et le Lieutenant-colonel Mollard décident que le CDM deviendra le service du matériel de l'ORA.. Le 7 septembre, Mollard est arrêté et déporté. Un tiers du matériel camouflé par le CDM sera découvert par les Allemands.

Dans le Lot-et-Garonne, les premières opérations de camouflage sont réalisées dès l'été 40 sous la direction du Capitaine Guérin puis du Commandant Robinet à partir du camp de Bias. Avec l'accord de Jean-Georges Delrieu, directeur de l'usine à chaux mais aussi résistant dans le groupe Parrot, les carrières de Sauveterre la Lémance sont utilisées pour y cacher 1200 camions. Un stock de médicaments et de produits de santé représentant 7 camions sera mis à la disposition du Dr Boquet à la clinique du château Salomon à St Vite. Les matériels et armements camouflés permettront d'équiper les groupes de résistants à partir de 1943.

3- Après l'envahissement de la zone Sud par la Wehrmacht et la dissolution de l'armée d'armistice, le Général Giraud désigne le 23 novembre 42 le Général Frère comme chef de l'Armée clandestine. L'organisation de mobilisation en place dans les états-majors régionaux n'étant plus en mesure de fonctionner, le Général Verneau (Villars), sous les ordres de Frère, met en place une nouvelle organisation militaire clandestine régionale qui devient, le 31 janvier 43, l'ORA. L'ORA se structure dans les 6 régions définies par COMBAT en zone Sud. Cette tâche incombe au Colonel Pfister (Marius) pour le Sud-Ouest. Le commandant Pommiès dirige la formation de combat en zone R4 et son Corps Franc devient l'un des principaux éléments de l'ORA en zone sud.

Le Général Frère est arrêté à Royat le 13 janvier 43, emprisonné à Fresnes puis déporté au Struthof où il meurt le 13 juin 44. Le Général Verneau le remplace en juin 43 mais est arrêté le 23 octobre, emprisonné à Fresnes jusqu'en avril 44, puis déporté et meurt le 14 septembre 44. Le Général Revers (Renaud) lui succède.

Les chefs de l'ORA s'emploient à se faire reconnaître par ceux de la Résistance unifiée. Les premiers contacts ont lieu dès février 43. Les négociations avec les FTP et l'AS sont difficiles, un accord avec l'AS est obtenu en octobre mais le dialogue avec les FTP est rompu en décembre. Finalement l'ORA sera intégrée aux FFI en janvier 44 malgré l'opposition des communistes et le Général Revers sera nommé conseiller technique au COMAC. Les officiers de l'ORA participeront à l'encadrement de nombreux groupes de résistants, notamment ceux issus de l'AS. Tel sera le cas du commandant Pommiès.

De l'unification des mouvements aux Forces françaises de l'Intérieur

Le 27 mai 1943, après avoir surmonté toutes les réticences, Jean Moulin parvient à réunir toutes les composantes de la Résistance dans les deux zones Nord et Sud et à mettre en place le Conseil National de la Résistance (CNR).

Un comité militaire d'action de la Résistance (COMAC) est créé et aboutit le 1er mars 1944 à l'unification des forces armées issues de l'AS, de l'ORA et des FTPF et regroupées progressivement dans les FFI. Leur commandement est confié le 23 mars 1944 au Général Pierre KOENIG. Il met en place l'État-major et les plans d'actions sont coordonnés avec ceux du Commandement suprême allié. La France est organisée en 12 régions militaires.

Serge RAVANEL conserve la direction de la région R4 avec État-major à Toulouse.

Dans le Lot-et-Garonne, le 29 avril 1944, le Comité départemental de Libération (CDL) installé à Montauriol désigne le chef des CFL, MINVIELLE (Colonel Main Noire), chef des FFI qui prend la tête de quelques 5.000 hommes. Ce nombre va s'accroître très rapidement pour dépasser les 12.000 qui prendront part aux combats pour la libération du département.

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Date de création : 20/04/2017 11:53
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